Nous avons parfois l’impression d’être bombardés de messages selon lesquels les aliments d’origine animale sont « mauvais » pour l’environnement. Mais lorsqu’il s’agit de régime alimentaire sain et durable, il est temps d’arrêter de considérer les aliments d’origine végétale comme « bons » et les aliments d’origine animale comme « mauvais », affirment les auteurs de cet article.
Au contraire, nous avons besoin d’un équilibre entre les aliments d’origine végétale et animale pour être en bonne santé, et les deux offrent de précieux avantages sociaux, économiques et environnementaux.
Que disent les recommandations alimentaires à propos de la durabilité ?
Face aux inquiétudes croissantes concernant le changement climatique et l’environnement, ainsi que l’avenir de nos approvisionnements alimentaires, certaines recommandations alimentaires ont commencé à inclure des recommandations en matière de durabilité. Des mises à jour récentes encouragent à consommer davantage d’aliments d’origine végétale et moins d’aliments d’origine animale.
Mais ce message est trop simpliste et nous devrions également tenir compte d’autres facteurs lorsque nous évaluons les régimes alimentaires sains et durables, affirment les auteurs.
Les effets des aliments sur la santé ne se limitent pas aux nutriments
Les aliments végétaux et animaux contiennent une grande variété de nutriments, dont certains ne sont présents que dans l’un ou l’autre. C’est pourquoi une combinaison équilibrée d’aliments végétaux et animaux est importante.
Outre leur teneur en nutriments, de nombreux facteurs doivent être pris en compte pour évaluer les effets potentiels des aliments sur la santé. Citons par exemple les probiotiques, les composés bioactifs, la structure de l’aliment (matrice alimentaire), les interactions entre les aliments, la transformation et les effets de la préparation des aliments
Les aliments d’origine végétale et animale ont des rôles complémentaires dans une alimentation saine et durable
L’agriculture végétale et l’élevage utilisent toutes deux des ressources environnementales telles que l’eau et la terre, et toutes deux fournissent des avantages environnementaux et des moyens de subsistance économique. L’impact environnemental d’un aliment ne dépend pas seulement du fait qu’il s’agisse d’un aliment végétal ou animal, mais aussi de la région du monde où il est produit, des méthodes de production et des transports utilisés.
Les plantes jouent un rôle essentiel dans la régulation des niveaux de gaz dans l’atmosphère. Elles produisent l’oxygène dont nous dépendons pour notre survie, et éliminent le dioxyde de carbone de l’atmosphère, ce qui contribue à limiter le changement climatique.
Les aliments d’origine animale sont précieux pour prévenir les carences en nutriments (protéines, calcium, fer, etc.). Le bétail peut paître sur des terres impropres à la culture et manger des matières végétales impropres à la consommation humaine, les transformant en aliments d’origine animale – viande, lait, œufs. Le fumier animal peut être utilisé pour améliorer la croissance des plantes. Les sous-produits végétaux et animaux sont utilisés pour créer des biocarburants qui contribuent à réduire notre dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles.
La collaboration scientifique est la voie à suivre
Selon les auteurs, les systèmes alimentaires mondiaux doivent changer. Nous devons produire davantage d’aliments d’origine végétale et animale pour nourrir une population mondiale croissante. Dans le même temps, nous devons réduire l’impact environnemental de l’agriculture végétale et animale tout en soutenant les moyens de subsistance des populations et la vie communautaire.
De nombreuses initiatives sont en cours pour améliorer les méthodes de recherche et encourager les personnes impliquées dans l’agriculture, la santé et la durabilité à travailler ensemble dans le monde entier. Les auteurs appellent les recommandations alimentaires à continuer de guider les gens vers des options alimentaires qui soutiennent au mieux la santé humaine et planétaire et qui améliorent le bien-être socio-économique.
« Outre les étapes essentielles que sont l’amélioration de la diversité et de la variété des régimes alimentaires, l’augmentation de la consommation d’aliments riches en nutriments et en substances bioactives, tels que les fruits, les légumes et les produits laitiers, au lieu d’aliments à faible teneur en nutriments et à fort impact sur l’environnement, est une étape concrète, basée sur les aliments, vers une solution [pour rendre les régimes alimentaires plus sains et plus durables]. – Comerford et al, 2021. »