Saviez-vous que près de quatre personnes sur dix dans le monde n’ont pas les moyens de s’offrir une alimentation équilibrée ?
Les auteurs d’un rapport publié à l’occasion du 22e symposium annuel de Harvard sur la nutrition et l’obésité appellent à repenser radicalement les systèmes alimentaires afin que chacun puisse avoir accès à une alimentation saine et durable. Selon les auteurs, une nouvelle approche est essentielle si nous voulons contribuer à résoudre ce problème mondial, lutter contre le changement climatique et soutenir les objectifs de durabilité.
Un tournant pour les systèmes alimentaires mondiaux
Les systèmes alimentaires nourrissent la population mondiale et comprennent toutes les étapes, de la ferme à votre assiette. Selon le rapport, nous ne devons pas nous contenter d’augmenter la production alimentaire comme nous l’avons fait par le passé. Les systèmes alimentaires doivent protéger l’environnement, garantir une alimentation saine et sûre pour tous, offrir des salaires et des moyens de subsistance équitables aux travailleurs et être durables.
L’évolution des régimes alimentaires dans le monde
Dans de nombreux pays, les régimes alimentaires se sont transformés au cours des 30 dernières années, parallèlement à l’industrialisation, à la croissance économique, à l’urbanisation, à la mondialisation et à des modes de vie de plus en plus sédentaires.
Ces régimes sont passés d’aliments traditionnels à une consommation accrue d’aliments hautement transformés – contenant des niveaux élevés de sucre, de sel, de graisses et/ou d’additifs – et de viande, ce qui a entraîné une augmentation de la malnutrition (obésité, carences en vitamines et minéraux, par exemple) et de maladies liées à l’alimentation (par exemple, maladies cardiaques ou diabète).
Les régimes alimentaires sains ne sont pas à la portée de tous
Les aliments nutritionnellement denses tels que les fruits et légumes, le poisson, les œufs et les produits laitiers sont souvent plus chers que les aliments riches en amidon et les aliments ultra-transformés, car ils sont plus difficiles à produire, à stocker et à transporter.
La solution ? Des compléments aux bas revenus, des investissements publics pour améliorer l’efficacité globale des systèmes alimentaires et des innovations dans la chaîne d’approvisionnement peuvent contribuer à réduire les coûts pour les consommateurs. Mais le coût n’est pas la seule raison des choix alimentaires non durables et déséquilibrés – les facteurs culturels et sociaux et le marketing agressif de certaines entreprises peuvent jouer également un rôle.
« Les systèmes alimentaires sont au centre d’une tempête en préparation : changement climatique rapide, augmentation de la faim et de la malnutrition et inégalités sociales importantes. En parallèle, il existe de vastes possibilités de faire en sorte que les systèmes alimentaires produisent des aliments sains et sûrs de manière équitable et en favorisant la durabilité environnementale » – Fanzo et al, 2021. »
Les Nations unies ouvrent la voie
Le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, qui s’est tenu en septembre 2021, visait à établir des plans nationaux et mondiaux pour améliorer les systèmes alimentaires, en les rendant plus durables, résilients et respectueux de l’environnement, tout en améliorant les résultats en matière de nutrition et de santé ainsi que les moyens de subsistance. Selon les auteurs, la mise en œuvre de ces plans reste difficile à l’heure où le changement climatique est de plus en plus alarmant, où l’injustice économique et sociale s’accroît et où la pandémie de COVID sévit.
« Le coût réel de l’acquisition d’une quantité suffisante d’aliments riches en nutriments pour répondre aux directives nationales pour une alimentation équilibrée dépasse le revenu disponible d’environ 3 milliards de personnes (38% de la population mondiale). – Fanzo et al, 2021. »