La consommation régulière de yaourt est associée à une réduction du risque de cancer de l’intestin, troisième cancer le plus fréquent dans le monde chez les hommes et femmes adultes.
C’est ce que révèle une publication récente qui a passé en revue l’ensemble des études pertinentes menées jusqu’à présent sur le sujet (1). Si elle est confirmée par d’autres recherches, cette découverte viendrait compléter la liste croissante des bénéfices pour la santé associés à la consommation de yaourt, tels que la réduction du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 ou de fractures de la hanche (2).
Le microbiote intestinal pourrait jouer un rôle clé dans le maintien de la santé des intestins
Le risque de cancer intestinal, ou cancer colorectal (CCR), est plus important si le régime alimentaire est pauvre en fruits et légumes et en fibres, riche en graisses ou en viandes transformées. Ce lien entre alimentation et risque de cancer colorectal pourrait être médié par des modifications du microbiote intestinal, cette communauté complexe de plus de mille milliards de micro-organismes vivant dans nos intestins.
En tant qu’aliment fermenté, le yaourt est riche en bactéries bénéfiques pouvant agir au niveau du microbiote intestinal. Il n’est donc pas surprenant que la consommation de yaourt puisse être liée à un moindre risque de cancer colorectal. Cependant, les résultats des études étaient jusqu’à présent contradictoires.
C’est la raison pour laquelle les auteurs de cette revue ont entrepris de clarifier l’association entre la consommation de yaourt et la réduction de risque de CCR, en analysant toutes les études publiées sur le sujet (1).
Une recherche systématique des publications publiées jusqu’en juillet 2021 a été effectuée et 16 études ont été sélectionnées, impliquant un total de 1 129 035 participants et portant sur l’association entre la consommation de yaourt et le risque de CCR. Il s’agissait d’études abordant différents types de cancer de l’intestin (CCR total, cancer du côlon ou du rectum ou cancer du côlon proximal ou distal).
Une consommation élevée de yaourt est associée à un risque réduit de CCR
En analysant les résultats, les chercheurs ont constaté que la consommation la plus élevée de yaourt était associée à un risque plus faible de CCR par rapport à la consommation la plus faible de yaourt.
L’analyse par sous-types de cancer a montré que la consommation de yaourt était associée à un risque significativement plus faible de CCR en général, et spécifiquement de cancer du côlon et de cancer distal du côlon.
« Cette étude systématique couplée à une méta-analyse suggèrent que la consommation de yaourt est liée à un risque plus faible de cancer colorectal » – Sun J, et al, 2022.
Les résultats de cette étude confirment des conclusions antérieures suggérant une diminution du risque d’autres maladies avec l’augmentation de la consommation de yaourt. Il s’agit notamment d’études suggérant un rôle possible du yaourt dans la gestion du poids. L’obésité étant un facteur de risque de cancer colorectal, les auteurs suggèrent que ces conclusions soutiennent indirectement un potentiel rôle bénéfique de la consommation de yaourt dans la réduction du risque de CCR.
Comment la consommation de yaourt peut-elle contribuer à la protection contre le CCR ?
Plusieurs hypothèses concernant les effets protecteurs du yaourt contre le CCR ont été formulées. Le yaourt peut exercer des effets anti tumoraux en réduisant le niveau de carcinogènes, par exemple en réduisant l’activité de certaines enzymes dans l’intestin. Les composés produits par les bactéries probiotiques du yaourt pourraient également contribuer à bloquer l’initiation du cancer.
Les auteurs affirment néanmoins que davantage d’études sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Dans le cas où les résultats seraient confirmés, ils recommanderaient la consommation de yaourt dans le cadre d’une alimentation habituelle, afin de réduire le risque de CCR.
« Si notre conclusion est confirmée, nous recommandons la consommation régulière de yaourt comme comportement de vie sain afin de réduire le risque de cancer colorectal chez les adultes. » – Sun J, et al, 2022.