Selon un modèle économique, appliqué au Royaume-Uni, l’augmentation de 100 g par jour de la consommation de yaourt dans la population adulte pourrait se traduire par des bénéfices significatifs pour les patients au travers de la réduction du diabète de type 2 ainsi que par des économies substantielles dans les dépenses de santé.
D’ici à 2040, 1 adulte sur 10 (642 millions) souffrira de diabète dans le monde et 12 % des dépenses mondiales de santé seront consacrées au diabète. Au Royaume-Uni, le diabète de type 2 (DT2) représente environ 10 % des dépenses totales du National Health Service (NHS) et ce chiffre devrait augmenter à 17 % d’ici à 2035/2036 ! Mais il y a une bonne nouvelle … Selon l’étude de Chen, la promotion de la consommation de yaourt pourrait, sur le long terme, contribuer à une réduction de la prévalence du DT2. Là encore, le yaourt pourrait constituer une intervention facile, accessible et financièrement intéressante dans un tel contexte. Les résultats de cette étude semblent confirmer cette hypothèse.
Un yaourt par jour pourrait réduire le risque de DT2
L’objectif de cette étude était de modéliser les réductions possibles de la prévalence du DT2 et des dépenses de santé associées ; cela pourrait être obtenu par l’augmentation de la consommation de yaourt chez les adultes du Royaume-Uni de la moyenne actuelle de 20 g/j à 125 g/j (125 g/j correspondent à un pot de yaourt par jour). La simulation s’est concentrée sur les adultes de plus de 25 ans. Le modèle prédit que cette évolution de la consommation de yaourt réduirait le nombre de cas de DT2 de 0,9 %, ce qui représente 388 000 malades de moins en 25 ans.
Des économies de 2,3 milliards £ sur 25 ans au Royaume-Uni
Le modèle a également estimé que des économies substantielles pourraient être obtenues pour le National Healthcare Service du Royaume-Uni : environ 2,3 milliards £ sur 25 ans, en liaison avec les coûts directs et indirects de la prise en charge du DT2. Par ailleurs, un gain significatif de qualité de vie pourrait être obtenu : 275 000 années QALY (années de vie ajustées sur la qualité*) gagnées dans l’ensemble de la population. Si ces années QALY étaient valorisées à 20 000 £/année QALY comme le fait habituellement le NICE au Royaume-Uni pour l’autorisation des traitements, alors le NHS devrait être prêt à payer 5 500 millions £ sur 25 ans pour une intervention qui génèrerait le même nombre d’années QALY.
Cette étude a souligné le potentiel de changements simples des habitudes quotidiennes, comme l’augmentation de la consommation quotidienne de yaourt, et la façon dont ces changements pourraient générer des économies substantielles et procurer un bénéfice de santé significatif au travers de réductions de l’incidence du DT2.
* Année de vie ajustée sur la qualité (QALY) : Une année de vie ajustée sur la qualité ou la valeur. Une année en parfaite santé est considérée comme égale à 1,0 année QALY. La valeur d’une année en mauvaise santé doit être décomptée. Par exemple, une année pour une personne alitée pourrait avoir un valeur égale à 0,5 année QALY. (WIKIPEDIA)
Source : Lenoir-Wijnkoop I et al., BMC Nutrition 2016; 2 : 77.