Une alimentation riche en fibres et en yaourt a été associée à une réduction du risque de cancer du poumon dans une vaste étude portant sur plus de 1,44 million d’adultes dans le monde.
L’étude regroupe les données de 10 études prospectives, de cohortes, relatives à l’alimentation et les cas de cancer du poumon aux États-Unis, en Europe et en Asie. Les participants ont d’abord rempli un questionnaire sur leur alimentation et ont été suivis pendant 8 ans en moyenne.
Les participants ont été répartis en 5 groupes en fonction de la quantité de fibres qu’ils consommaient (de la plus faible à la plus forte), et en 3 groupes selon leur consommation de yaourt (aucune, faible, forte).
Pour l’analyse des résultats, les chercheurs ont tenu compte d’un large éventail de facteurs de risque connus du cancer du poumon, comme le tabagisme et la consommation en excès de graisses saturées, afin que les différences entre ces facteurs n’interfèrent pas avec les résultats.
Fibres alimentaires, yaourt et risque de cancer du poumon
Chez les personnes consommant la plus grande quantité de fibres, le risque de développer un cancer du poumon était 17% plus faible par rapport aux personnes qui en mangeaient le moins. De même, le risque était 19% plus faible chez ceux qui avaient la plus haute consommation de yaourt comparé à ceux qui n’en consommaient pas.
Les personnes dont l’alimentation contenait conjointement le plus de fibres et de yaourt présentaient la plus grande réduction de risque. En moyenne, la probabilité qu’elles développent un cancer du poumon était réduite d’un tiers par rapport aux personnes qui ne mangeaient pas de yaourt et qui avaient la plus faible consommation de fibres.
Les prébiotiques et les probiotiques peuvent-ils expliquer cette association ?
Les fibres sont une source de prébiotiques, des matières non digestibles mais fermentés par les bactéries du microbiote intestinal (et générant notamment des acides gras à chaines courtes). Les probiotiques sont des bactéries vivantes bénéfiques à la santé que l’on trouve dans des aliments fermentés tels que le yaourt. La consommation de prébiotiques et de probiotiques peut contribuer à maintenir un microbiote intestinal sain.
La composition du microbiote intestinal participe au bon fonctionnement du système immunitaire, lui-même impliqué dans les mécanismes de défenses contre les cancers.
Par ailleurs, les données montrent que les mécanismes inflammatoires prédisposent au développement de cancers. Hors, certains métabolites produits par le microbiote intestinal, y compris les acides gras à chaîne courte, peuvent inhiber l’inflammation des poumons. Selon les auteurs de l’étude, des apports élevés en fibres alimentaires et en yaourt possèdent des propriétés anti-inflammatoires et pourraient exercer des effets bénéfiques sur la cancérogenèse pulmonaire via ces mécanismes anti-inflammatoires.
« La consommation de fibres alimentaires et de yaourt a été associée à une réduction du risque de cancer du poumon après ajustement des facteurs de risque connus et chez les personnes n’ayant jamais fumé. Nos conclusions suggèrent un rôle protecteur potentiel des prébiotiques et des probiotiques contre la cancérogenèse pulmonaire. »- Yang JJ et al, 2019.