D’après une étude américaine, l’augmentation de la consommation quotidienne de produits laitiers pourrait contribuer à réduire les coûts médicaux en réduisant le poids des maladies chroniques.
Les produits laitiers comme le yaourt occupent une place importante au sein d’une alimentation équilibrée et beaucoup d’études ont fait état d’associations entre la consommation de produits laitiers et la réduction du risque de développer des maladies chroniques, comme le diabète de type 2.
Cependant, la plupart des Américains ne consomment pas assez de produits laitiers. Des estimations basées sur des sondages réalisés entre 2015 et 2016 montrent que l’adulte américain moyen consomme 1,5 portion de produits laitiers par jour, soit la moitié des recommandations établies par la DGA (Dietary Guidelines for Americans). Seuls 14% des américains d’un an ou plus consomment la quantité journalière recommandée.
La consommation de produits laitiers pourrait être bonne pour la santé mais aussi pour l’économie.
L’augmentation de la consommation de produits laitiers a été associée à une réduction des risques d’Accidents Vasculaires cérébraux (AVC), d’hypertension artérielle, de maladies cardiaques, de diabète de type 2, de cancer colorectal et de fractures de la hanche. L’hypothèse d’une possible association entre la consommation de produits laitiers et les risques de cancer de la prostate ou la maladie de Parkinson a également été avancée mais de récentes études ont montré que les preuves étaient limitées.
Les auteurs ont ainsi pesé le pour et le contre et estimé que si chaque Américain adulte augmentait sa consommation de produits laitiers pour atteindre les 3 portions journalières recommandées, les coûts liés aux soins pourraient être réduits de 12,5 milliards de dollars chaque année.
Augmenter sa consommation de yaourt pourrait permettre d’économiser des milliards en réduisant le risque de diabète.
Les auteurs ont examiné les effets potentiels sur le coût des soins de l’intégration d’un seul type de produit laitier (lait, fromage ou yaourt) pour combler le déficit de consommation. L’effet le plus probant a été observé avec le yaourt. Si tous les adultes américains consommaient chaque jour une demi-portion supplémentaire de yaourt pour se conformer aux directives de la DGA, les économies annuelles sur les coûts des soins pourraient s’élever à 32,5 milliards de dollars. Ceci s’explique par une baisse du risque de développer le diabète de type 2.
« Parmi les sous-catégories de produits laitiers, une augmentation d’environ une demi-portion de yaourt par jour à elle seule, pour respecter les recommandations de la DGA, a permis de réaliser les économies annuelles les plus élevées, soit 32,5 milliards de dollars (entre 16,5 à 52,8 milliards de dollars), principalement en raison d’une réduction du diabète de type 2. » Scrafford et al, 2020
Pour en savoir plus: original article
Source: Scrafford CG, Bi X, Multani JK et al. Health care costs and savings associated with increased dairy consumption among adults in the United States. Nutrients. 2020. Jan 16;12(1).
Qu’en est-il en Europe ?
En France, la recommandation pour la consommation de produits laitiers est donnée par le PNNS 2019-2023 (Plan National Nutrition Santé) et est fixée à 2 portions de produits laitiers par jour pour les adultes, 3 à 4 pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées. En 2015, la recommandation du PNNS était de 3 produits laitiers par jour pour les adultes, et 76% de la population ne respectait pas cette recommandation.
En Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé recommande la consommation de 250 et 500 ml/jour de lait et produits laitiers. Les données issues de l’enquête de consommation alimentaire de 2014 montrent que la consommation des adultes était en moyenne bien en deçà des recommandations (moyenne de 139 g/j pour une recommandation de 160g par jour, fromage exclu), seuls 2% de la population belge consommant la quantité journalière recommandée de produits laitiers
Et pourtant, les données n’en manquent pas pour montrer que les grands consommateurs de yaourts, enfants comme adultes, ont un profil alimentaire plus satisfaisant que les non-consommateurs ou petits consommateurs, avec plus de fruits, de légumes, de soupes et de produits laitiers, avec un impact probable sur la qualité de vie et la santé à long-terme.
Vous pouvez retrouver des informations complémentaires sur l’impact économique d’une alimentation saine (données au Royaume-Uni) : Impact budgétaire d’une alimentation saine : le yaourt pourrait être le bon choix !
Sources :
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Ministère des Solidarités et de la Santé, Programme National Nutrition et Santé 2019 – 2023, annexes
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De Ridder K, Bel S, Brocatus L, Lebacq T, Ost C & Teppers E. Résumé des résultats.2014-2015. Dans: Tafforeau J (éd.) Enquête de consommation alimentaire. WIV-ISP, Bruxelles, 2016.
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Conseil Supérieur de la Santé, Recommandations alimentaires pour la population adulte belge – JUIN 2019 CSS N° 9284,
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Ginder Coupez V, Hébel P. Le yaourt, un marqueur « universel » de la qualité de la diète ? Cahiers de Nutrition et de Diététique. 2017 ; 52 (S1) : S35-S47.