15 Avr 2024
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Santé de la planète

Le yaourt est compatible avec des régimes et systèmes alimentaires durables

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Les régimes alimentaires durables sont élaborés de façon à trouver un équilibre entre la santé de la planète et celle des humains.

Ils sont définis comme riches en nutriments essentiels, accessibles et culturellement acceptables, tout en ayant un impact relativement faible sur l’environnement.
Pour qu’un régime alimentaire soit durable, l’intégralité du système alimentaire (production, transformation, distribution, consommation et élimination des déchets) doit être prise en compte. Dans ce cadre, les modèles scientifiques montrent que les produits laitiers, dont le yaourt, peuvent avoir un rôle à jouer dans des régimes et systèmes alimentaires durables.

Les systèmes alimentaires devraient être conçus de manière à ce que l’impact des humains sur la planète reste dans les limites de ce qu’elle peut supporter. Ces limites représentent les systèmes essentiels à la régulation et au maintien de la stabilité de notre planète.
Ensemble, elles constituent les limites mondiales que l’humanité devrait respecter pour garantir la stabilité et la résilience de notre environnement. Les systèmes alimentaires locaux, régionaux et mondiaux devraient respecter ces limites planétaires, de façon à produire des aliments qui contribuent à rendre nos régimes alimentaires durables, partout dans le monde.
Les systèmes alimentaires actuels sont l’une des principales raisons du dépassement des limites de la planète. Ils sont responsables de jusqu’à 35 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), 48 % de l’utilisation des terres cultivées et 70 % de l’utilisation de l’eau douce, et ont un impact important sur les forêts et la perte de biodiversité.

Neuf limites planétaires - YINI

Le rapport de 2019 de la commission EAT-Lancet, ainsi que plusieurs événements mondiaux récents tels que les conférences sur le changement climatique et les sommets
sur les systèmes alimentaires de l’Organisation des Nations Unies (ONU), ont tous réclamé l’adoption de régimes alimentaires à base d’aliments produits dans le cadre de
systèmes alimentaires durables, qui impliquent une réduction de l’impact environnemental aux étapes de production, de transformation et de distribution des aliments, ainsi qu’une réduction de la perte et du gaspillage alimentaire.

Pour être durable, notre alimentation doit être équilibrée en termes d’impact sur la santé, l’environnement, la société et l’économie

Toutefois, un régime alimentaire durable est plus qu’un schéma nutritionnel conçu pour avoir un faible impact sur l’environnement. Une alimentation durable constitue
un compromis acceptable entre des facteurs sanitaires, environnementaux, sociaux et économiques, décrits par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) :
Les scientifiques ont montré que, pour trouver l’équilibre idéal entre toutes ces dimensions constituant une alimentation durable, il est préférable d’adopter un régime alimentaire varié et à base d’aliments d’origine végétale, tel que le régime flexitarien, le régime « de santé planétaire » ou les régimes territoriaux :

  • Le régime flexitarien et le régime de « santé planétaire », conçus pour être sains pour les humains comme pour la planète, reposent sur un grand nombre d’aliments
    d’origine végétale, une faible quantité de viande rouge et des quantités modérées de volaille, de poisson, d’oeufs et de produits laitiers.
  • Les régimes territoriaux, dont le régime méditerranéen, sont des régimes flexitariens spécifiques à une région, principalement composés d’aliments de saison, issus du terroir local.

« Les produits laitiers, dont le yaourt, jouent un rôle clé dans les régimes flexitariens durables. Ils constituent une source accessible de protéines de qualité supérieure, sont certainement la source la moins chère de calcium et autres nutriments indispensables à la croissance osseuse, et ont un coût carbone très inférieur à celui de la viande. » – Professeur Adam Drewnowski

Les produits laitiers peuvent faire partie d’un régime alimentaire durable

Les scientifiques utilisent des modèles alimentaires afin de prédire les conséquences que des modifications dans l’alimentation des individus peuvent avoir sur la qualité nutritionnelle et l’impact environnemental d’un régime alimentaire donné. Plusieurs études portant sur des modèles alimentaires ont constaté que les produits laitiers peuvent être intégrés, en théorie, à des régimes alimentaires durables chez des adultes qui ont une alimentation occidentale.

Chez ces adultes, les modifications des habitudes alimentaires les plus efficaces pour réduire l’impact sur l’environnement tout en respectant les directives nutritionnelles sont les suivantes :

  1. Consommer dans l’ensemble moins de calories ;
  2. Manger moins de viande, en particulier la viande rouge et les viandes transformées ;
  3. Inclure des légumes secs, légumineuses, fruits à coque et graines dans l’alimentation ;
  4. Manger plus de fruits, de légumes et de céréales complètes.

Au sein de ce cadre, le fait de garder les produits laitiers, riches en nutriments, dans les régimes durables qu’ils adoptent aide les individus à satisfaire leurs besoins nutritionnels tout en consommant moins de viande et plus d’aliments d’origine végétale. Les produits d’origine végétale imitant les produits laitiers et enrichis en nutriments peuvent également jouer un rôle dans les régimes durables, aux côtés des produits laitiers.

Dans le cadre d’une alimentation conçue pour réduire son empreinte carbone de 30 % tout en améliorant les apports nutritionnels et en respectant autant que possible les habitudes alimentaires des Français adultes, la consommation de produits d’origine végétale imitant les produits laitiers et enrichis en nutriments (tels que les boissons au soja enrichies en calcium et les produits de substitution au yaourt), sans pour autant éliminer les produits laitiers traditionnels, a permis de rendre l’alimentation plus durable, en particulier chez les femmes consommant peu de calories.Les quatre composantes d’un régime alimentaire durable - YINI

De récentes directives en matière de santé publique concernant l’alimentation durable attribuent un rôle aux produits laitiers

Les recommandations locales, régionales et mondiales concernant l’alimentation durable réservent un rôle aux produits laitiers, dont le yaourt, au sein d’un régime
flexitarien à base d’aliments d’origine végétale et de petites quantités de viande :

  • D’après les recommandations émises à l’échelle mondiale par la FAO, l’OMS et la commission EAT-Lancet, une consommation quotidienne modérée d’environ 250g/jour de produits laitiers conforme aux apports nutritionnels conseillés peut être intégrée à un régime alimentaire durable.
  • Des études de modèles alimentaires en France, dans les pays nordiques et au Royaume-Uni entre autres ont adapté le régime flexitarien mondial, qui inclut les produits laitiers, de façon à tenir compte, à l’échelle locale, des directives nutritionnelles, des aspects culturels et des systèmes alimentaires.
  • Le rôle des produits laitiers dans le cadre d’un régime flexitarien peut varier d’un territoire à l’autre, en raison des différences géographiques concernant les méthodes de production, les habitudes de consommation locales et les besoins nutritionnels spécifiques de chaque population.

Plusieurs caractéristiques du yaourt le rendent compatible avec des régimes et systèmes alimentaires durables

1) Santé et nutrition : le yaourt est un aliment riche en nutriments aux effets bénéfiques sur la santé

La consommation quotidienne de yaourt est un moyen efficace de satisfaire ses besoins nutritionnels grâce à un apport énergétique équilibré, car il contient des protéines de qualité supérieure et des nutriments essentiels, dont du calcium, du potassium, du magnésium, du fer, du zinc et de nombreuses vitamines.
Le yaourt contient également des bactéries lactiques qui ont des effets bénéfiques prouvés sur la santé intestinale et la digestion.

La consommation de yaourt a été associée à plusieurs autres bienfaits pour la santé, dont une meilleure gestion du poids et une réduction des risques de diabète de type 2, de syndrome métabolique et de maladie cardiovasculaire.

2) Environnement : l’empreinte carbone du yaourt est inférieure à celle d’autres aliments d’origine animale

En ce qui concerne les aliments d’origine animale, les scientifiques recommandent de réduire notre consommation de viande (surtout de boeuf) pour tirer des bienfaits optimaux de notre alimentation, sur le plan de l’environnement et de la santé. Une étude a montré que réduire la consommation de viande rouge bénéficiait cinq fois plus à l’environnement que la réduction de la consommation de produits laitiers, sur le plan des émissions de GES, de l’utilisation des terres, de la consommation en eau et de la pollution des sols.

L’empreinte environnementale de chaque aliment devrait être comparée à son apport nutritionnel. L’évaluation du cycle de vie des aliments montre d’importants écarts entre eux concernant leur densité nutritionnelle et leur impact sur l’environnement. Dans ce type d’analyse, le yaourt est noté au-dessus de la moyenne concernant la densité nutritionnelle, et légèrement en dessous de la moyenne en matière d’impact sur le climat.

Densité nutritionnelle et impact climatique des aliments - YINIEmpreinte carbone (émissions de GES)
Les gaz à effet de serre sont émis à tous les stades du cycle de production et de consommation des aliments (pratiques d’élevage et agricoles, conditionnement, transport, puis stockage dans les supermarchés et dans les foyers) ainsi que dans le cadre de la gestion des déchets. La consommation de bœuf et d’agneau génère environ dix fois plus d’émissions de GES par portion que le porc, la volaille et les produits laitiers, qui ont une empreinte carbone équivalant à environ dix fois celle des aliments d’origine végétale tels que les céréales les fruits et les légumes.
Certaines études ont constaté que le yaourt était plus avantageux que de nombreux autres produits d’origine animale en termes de rapport entre ses émissions de GES et ses apports nutritionnels. D’après ces études, l’empreinte carbone de la production de yaourt est inférieure à celle de la viande rouge, de la volaille et du fromage. Son empreinte serait similaire à celle du lait.

Consommation en eau, utilisation des terres et biodiversité
Les aliments d’origine animale, la production de viande rouge en tête, ont généralement un impact plus important que ceux d’origine végétale en termes d’utilisation des terres et de consommation d’eau. Certaines études ont montré que la production de yaourt aurait un impact relativement peu élevé en termes d’érosion de la biodiversité, d’utilisation des terres et de consommation d’eau, par rapport aux autres produits d’origine animale tels que le fromage et la viande.

Pratiques d’élevage laitier régénératrices

Les scientifiques estiment que l’utilisation actuelle de terres et d’eau consacrée à l’élevage est 52 à 60 % supérieure aux objectifs fixés pour limiter l’érosion de la biodiversité et les prélèvements d’eau douce. De récentes améliorations dans la production et la transformation des produits laitiers ont contribué à renforcer leur importance au sein des systèmes alimentaires durables et pourraient aider à rétablir de meilleurs équilibres. Les pratiques d’élevage régénératrices optimisent l’utilisation des terres et les techniques d’élevage afin d’améliorer la santé des sols et la biodiversité, de réduire la consommation d’eau et la perte de nourriture, d’augmenter le stockage du carbone et de réduire les émissions de GES, afin de réduire l’impact des produits laitiers sur l’environnement.

Des études montrent que les pratiques d’élevage laitier régénératrices peuvent compenser jusqu’à 28 % des émissions de GES grâce au piégeage du carbone dans les sols. Des améliorations dans la gestion du bétail passant par une modification de l’alimentation, la pratique de l’élevage sélectif et la gestion des excréments peuvent également contribuer à réduire les émissions de méthane des troupeaux d’élevage laitier de 15 à 20 %.

3) Société : le yaourt fait partie de la culture culinaire de nombreuses régions

Les choix alimentaires sont souvent influencés par les coutumes, la religion et la culture de chaque pays ou région. On trouve des produits laitiers fermentés tels que le yaourt dans de nombreuses régions du monde et ces produits font partie des éléments incontournables de l’alimentation dans de nombreuses cultures, sous différentes formes, notamment :

  • l’amasi et le maas (Afrique) ;
  • le dahi et le lassi (Bangladesh, Inde et Pakistan) ;
  • le chal et le koumis (Asie centrale) ;
  • le kéfir, la smetana et l’ayran (Europe) ;
  • le labneh, le laban et le kashk (Moyen-Orient) ;
  • le yaourt et le caillé (dans le monde entier).

4) Économie : le yaourt peut être bon marché et contribuer à la prospérité économique locale

Des études visant à établir des profils alimentaires ont montré que le yaourt était une source abordable de protéines de qualité supérieure et d’autres nutriments essentiels dans de nombreux pays, ainsi que l’une des sources les moins chères de calcium. Dans le cadre d’une comparaison des coûts de différents aliments par calorie, les produits laitiers, dont le yaourt, coûtaient moins que la viande, la volaille et le poisson. Leur coût par calorie était plus proche de celui des haricots et des oeufs.

Le coût peu élevé des produits laitiers permet d’en faire des usages variés et de les incorporer à divers schémas alimentaires et coutumes culinaires dans des pays et cultures différents. La production d’aliments fermentés, tels que le yaourt, est un processus simple et naturel qui donne accès à des aliments sûrs et sains, tout en générant une demande en produits locaux, des emplois ainsi que des opportunités de revenu. La fermentation peut également être un bon moyen de créer des sources de nourriture plus durables en réduisant le gaspillage dans les pratiques agricoles et la transformation des aliments.

Références: